Numer-Locus est un programme 3D interactif. Il permet d’explorer cinq chambres organisées selon les règles des arts de la mémoire et porte sur l’histoire des techniques de représentation tridimensionnelle. Chaque salle renvoie à un moment clé de leur développement.

 

Elles ont les intitulés suivants : « Ars memoriae au Trecento » ; « XVe et XVIe, vers une perception mathématisée » ; « Au XIXe, la mécanisation des techniques de capture spatiale » ; « Les premiers développements de l'infographie » ; « Vers une architecture numérique » (salle renvoyant aux transformations des techniques de sémantisation spatiale impliquées par la démocratisation des techniques de conception assistée par ordinateur).

 

L'application, développée avec Blender et Unity, existe en trois versions : une première conçue pour être montrée durant des conférences (le projet a été présenté au cours d’une conférence au Palais de Tokyo puis à la Fondation Hugot du Collège de France en 2016) ; une autre où un texte, variant pour chaque chambre, accompagne l’interactant, celui-ci restant libre de ses déplacements, dans la limite des frontières définies par la simulation ; enfin une dernière, en réalité virtuelle, selon un parcours précalculé, augmenté d’un accompagnement musical.

 

Différents objets sont disposés dans les salles, édifiées selon des codes architecturaux propres aux époques dont proviennent les artefacts qu’elles renferment. Quand l’utilisateur les approche, il déclenche l’apparition automatique d’images d’archives légendées, leur correspondant. La décompression de la surcouche informationnelle (le surgissement des images d’archives) rappelle la scansion des imagines agentes, compulsées par les praticiens de la mémoire artificielle. Ce dispositif est l’occasion de souligner, en faisant remonter la transcription plastique des arts de la mémoire aux débuts des représentations en perspective, qu’ils garantirent en Europe l’avènement d’un nouveau régime scopique : la visualisation, qui repose sur la représentation d’un double, d’un fantôme isomorphique intérieur, imaginaire, le régime scopique privilégié de la modernité.

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