Matrice no1 est une installation interactive. Elle est constituée d'un tapis sensitif entouré par des palissades organisées en biseaux hexagonaux. Le tapis sensitif comporte une moquette découpée en motifs hexagonaux sous laquelle se trouve un circuit électrique. Le circuit électrique est fermé si une personne se tient sur le tapis, il réalise le contact entre deux feuilles d'aluminium, normalement espacées par de la mousse perforée. Plusieurs zones sont découpées sous le tapis. Le circuit envoie des signaux électriques (lorsqu'il est fermé) à un microcontrôleur qui les analyse avant de les transmettre à une simulation logicielle lancée par un ordinateur. Le logiciel génère un discours par synthèse granulaire : il est subdivisé en segments sonores disposés de manière quasi-aléatoire. Leur longueur varie en fonction du déplacement du spectateur sur le tapis.

 

Plus le sujet est avancé sur le tapis, plus les segments sonores synthétisés sont longs : plus le discours devient intelligible. Sur la première zone, seules des syllabes sont audibles ; sur la seconde, des fragments de mots ; sur la troisième on peut commencer à entendre des mots complets, sur les suivantes des fragments de phrases, puis enfin des phrases entières, et, sur la sixième et dernière zone, le discours dans son intégralité. Si plusieurs personnes se tiennent sur le tapis, la plus avancée est prise en compte.

 

Le discours porte sur les différentes acceptations conceptuelles de la notion de matrice : dans les domaines de la linguistique, de l’économie, des sciences de l’information ou encore de la biologie et de la cristallographie.

 

Les éléments formels de l'installation elle-même peuvent rappeler plusieurs matrices. Les motifs hexagonaux peuvent faire penser à des alvéoles à miel, les croisillons au sol, à des circuits imprimés et les panneaux entourant le tapis à des orgues basaltiques (le basalte est une roche de structure microlithique : elle comprend des minéraux piégés dans une matrice de verre).

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